Joe Embiid, qui est-il et quelle est sa carrière en NBA ?

Joel Embiid est l’un des joueurs les plus dominants de la NBA actuelle. Pivot camerounais naturalisé français et américain, Embiid impressionne par sa taille, sa puissance, mais aussi par son agilité et son intelligence de jeu. De ses débuts au Cameroun jusqu’à devenir MVP de la NBA, son parcours est aussi inspirant qu’exceptionnel. Cet article vous offre une immersion détaillée dans la vie, la carrière et l’impact de ce géant du basketball.

Contenu
  1. Origines et débuts au Cameroun
  2. La découverte du basketball à l’adolescence
  3. Une rencontre décisive : Luc Mbah a Moute
  4. Carrière universitaire avec Kansas
  5. Recruté par les Jayhawks de Kansas
  6. Une ascension fulgurante malgré l’inexpérience
  7. Une blessure qui change la donne
  8. Bilan de son passage à Kansas
  9. Draft NBA et débuts difficiles avec les 76ers
  10. Deux années blanches : la patience mise à rude épreuve
  11. Saison rookie retardée mais spectaculaire (2016-2017)
  12. La naissance de “The Process”
  13. Bilan de ses débuts à Philadelphie
  14. Explosion en NBA et statut de superstar
  15. Duo avec Ben Simmons et ambitions grandissantes
  16. Maturité, régularité et statut de franchise player
  17. Une star à part entière dans la ligue
  18. Bilan de sa montée en puissance
  19. Saison 2022-2023 : Joel Embiid MVP de la NBA
  20. Statistiques individuelles remarquables
  21. Leadership et impact collectif
  22. La consécration : MVP 2023
  23. Des playoffs mitigés mais courageux
  24. Bilan de la saison MVP d’Embiid
  25. Style de jeu : un pivot moderne et dominant
  26. Jeu au poste bas : un héritier d’Olajuwon
  27. Tir à mi-distance et efficacité
  28. Un roi de la ligne des lancers francs
  29. Un défenseur d’élite
  30. QI basket et leadership sur le terrain
  31. Comparaison avec d’autres grands pivots
  32. Bilan : un prototype du pivot du futur
  33. Nationalité et carrière internationale
  34. Un joueur éligible pour trois pays
  35. La France : une opportunité stratégique
  36. Les États-Unis entrent en jeu
  37. Une décision lourde de sens : les États-Unis
  38. L’impact de son choix sur la scène internationale
  39. Bilan : une trajectoire internationale unique

Origines et débuts au Cameroun

Joel Hans Embiid est né le 16 mars 1994 à Yaoundé, la capitale du Cameroun, dans une famille disciplinée et sportive. Son père, Thomas Embiid, est un ancien militaire et handballeur, ce qui façonne une éducation stricte, axée sur la rigueur et le travail. Contrairement à de nombreux basketteurs qui découvrent leur passion très jeunes, Joel Embiid s’oriente d’abord vers d’autres disciplines sportives.

Durant son enfance, c’est le volleyball qui capte son attention. Son rêve d’alors : devenir joueur professionnel de volley-ball en Europe. Il pratique également le football en tant que gardien de but, mais c’est surtout sa grande taille et sa coordination qui le démarquent dès l’adolescence.

La découverte du basketball à l’adolescence

Ce n’est qu’à l’âge de 15 ans qu’Embiid s’intéresse sérieusement au basketball, après avoir regardé des vidéos de Kobe Bryant et du légendaire pivot nigérian Hakeem Olajuwon, dont il cherchera plus tard à imiter les mouvements techniques. Sa croissance rapide (il dépasse rapidement les 2 mètres) et ses capacités athlétiques impressionnent immédiatement.

En seulement quelques mois, Joel passe du statut de débutant à celui de prodige local. Il commence à participer à des camps d’entraînement et attire rapidement l’attention de figures majeures du sport au Cameroun.

Une rencontre décisive : Luc Mbah a Moute

Le tournant de sa vie arrive lors d’un camp organisé par Luc Mbah a Moute, un autre Camerounais devenu joueur NBA. Impressionné par le potentiel brut d’Embiid, Mbah a Moute devient son mentor. Il le prend sous son aile et l’aide à obtenir une bourse pour étudier et jouer au basketball aux États-Unis.

Cette opportunité est une véritable rupture pour le jeune Joel, qui quitte le Cameroun à 16 ans pour vivre son rêve outre-Atlantique. Ce départ représente non seulement un choc culturel majeur, mais aussi un pas décisif vers l’élite du basketball mondial.

Carrière universitaire avec Kansas

Après son départ du Cameroun à l’âge de 16 ans, Joel Embiid s’installe aux États-Unis pour poursuivre sa formation sportive et scolaire. Il rejoint d’abord la Montverde Academy en Floride, un lycée réputé pour ses programmes sportifs. Cependant, n’étant pas encore pleinement habitué à la vie américaine et ne bénéficiant pas de suffisamment de temps de jeu dans l’équipe première, il décide de transférer à The Rock School, à Gainesville, toujours en Floride. C’est là qu’il commence véritablement à faire parler de lui.

En seulement quelques mois, Embiid progresse de manière spectaculaire. Sa combinaison rare de taille, d’agilité, d’intelligence de jeu et de toucher balle le rend irrésistible aux yeux des recruteurs. En l’espace de deux ans seulement, il passe du statut de novice à celui de l’un des prospects les plus prometteurs du pays.

Recruté par les Jayhawks de Kansas

En 2013, après avoir suscité l’intérêt de nombreuses universités de premier plan, Joel Embiid choisit de rejoindre les Jayhawks de l’université du Kansas, un programme réputé pour avoir formé de nombreux joueurs NBA. Cette décision est stratégique : Kansas dispose non seulement d’un excellent encadrement technique, mais offre également une forte visibilité médiatique.

Il débute la saison universitaire 2013-2014 sous les ordres du coach Bill Self, dans une équipe où évolue également un autre futur joueur NBA : Andrew Wiggins, considéré alors comme le joueur le plus talentueux de la promotion.

Une ascension fulgurante malgré l’inexpérience

Dès ses premiers matchs, Embiid démontre des qualités exceptionnelles pour un joueur ayant aussi peu d’années de pratique. Sa capacité à défendre, à bloquer les tirs, à jouer dos au panier, et même à tirer à mi-distance attire l’attention de tous les scouts de la NBA. Il affiche des statistiques solides :

  • 11.2 points par match

  • 8.1 rebonds

  • 2.6 contres

  • Près de 64 % de réussite au tir

Mais ce ne sont pas seulement les chiffres qui impressionnent, c’est aussi sa courbe de progression, fulgurante, qui laisse penser qu’il pourrait devenir un pivot de niveau All-Star en NBA.

Une blessure qui change la donne

Alors que Kansas se prépare pour le tournoi NCAA (March Madness), Embiid subit une fracture de fatigue au dos, ce qui l’oblige à manquer la fin de la saison. Cette blessure empêche les Jayhawks de progresser en tournoi, et met également un point d’interrogation sur l’avenir immédiat du joueur.

Malgré cette blessure, son potentiel est tel que Joel Embiid décide de se présenter à la Draft NBA 2014, mettant ainsi fin à sa carrière universitaire après une seule saison.


Bilan de son passage à Kansas

Le passage d’Embiid à l’université du Kansas est bref mais hautement marquant. En moins d’un an, il passe du statut d’apprenti pivot à celui de candidat au Top 3 de la Draft NBA. Sa technique, sa mobilité, et son QI basket impressionnent les experts, qui commencent déjà à le comparer à des légendes du poste comme Hakeem Olajuwon ou Tim Duncan.

Son année à Kansas aura permis de révéler au monde un talent brut, encore perfectible mais déjà fascinant. C’est aussi à cette période qu’il adopte un sérieux et une éthique de travail qui feront partie intégrante de son identité future en NBA.

Draft NBA et débuts difficiles avec les 76ers

Après sa brillante mais écourtée saison universitaire à Kansas, Joel Embiid se présente à la Draft NBA 2014, l’un des événements les plus attendus de l’année pour les franchises à la recherche de jeunes talents. Avant sa blessure au dos, Embiid était pressenti pour être le premier choix de la Draft, tant son potentiel avait marqué les recruteurs.

Mais quelques jours avant la cérémonie, un nouvel incident médical vient tout bouleverser : une fracture de fatigue au pied droit est détectée, nécessitant une opération chirurgicale. Cette nouvelle inquiète fortement les équipes NBA. La durée de rééducation est incertaine, et des doutes naissent quant à sa capacité à revenir à 100 % de ses capacités.

Malgré cela, le talent brut d’Embiid reste irrésistible. Le 26 juin 2014, il est sélectionné en 3e position de la Draft par les Philadelphia 76ers, une équipe en pleine reconstruction. L’organisation est alors connue pour sa stratégie baptisée “The Process”, qui consiste à accumuler des choix de Draft et miser sur des jeunes à fort potentiel, quitte à attendre plusieurs années leur éclosion.

Deux années blanches : la patience mise à rude épreuve

Peu après la Draft, Embiid subit une première opération au pied. Alors que les fans espèrent le voir rapidement sur les parquets, une complication retarde sa guérison. Pire encore, en 2015, une seconde opération est nécessaire, ce qui l’empêche de jouer pendant deux saisons complètes (2014-2015 et 2015-2016).

Pendant cette période, Joel Embiid traverse de nombreuses difficultés personnelles et psychologiques. Il pense même à abandonner le basketball, accablé par la douleur physique et l’éloignement du terrain. Le décès tragique de son jeune frère Arthur, resté au Cameroun, ajoute à cette période sombre.

Mais Embiid ne cède pas. Il s’investit pleinement dans sa rééducation, renforce son corps, améliore sa technique, et développe une mentalité de compétiteur acharné.

Saison rookie retardée mais spectaculaire (2016-2017)

Enfin, après plus de 800 jours sans jouer un seul match officiel, Joel Embiid fait ses grands débuts NBA en octobre 2016. Dès ses premières apparitions, il devient l’attraction de la ligue. En seulement 31 matchs, il affiche des statistiques impressionnantes :

  • 20.2 points

  • 7.8 rebonds

  • 2.5 contres

  • Plus de 36 % de réussite à trois points

  • Moins de 25 minutes de jeu par match, en raison de restrictions médicales

Son impact défensif et offensif est immédiat. Il redonne espoir à une franchise moribonde et devient le nouveau visage du projet “The Process”. Malgré un temps de jeu limité et une blessure au genou qui l’empêche de finir la saison, il termine deuxième du vote pour le titre de Rookie de l’année.

La naissance de “The Process”

Durant cette saison, Embiid se proclame publiquement “The Process”, un surnom qui devient emblématique. Il incarne la philosophie du long terme adoptée par les 76ers, mais aussi la résilience, le travail acharné, et la foi en son potentiel. Les supporters adoptent immédiatement cette figure charismatique, provocatrice mais authentique.


Bilan de ses débuts à Philadelphie

Les débuts professionnels de Joel Embiid sont atypiques : deux saisons sans jouer, puis une explosion en un temps record. Là où beaucoup auraient échoué ou abandonné, il transforme l’adversité en motivation. Son parcours illustre parfaitement les notions de patience, de détermination et de dépassement de soi.

Ce départ compliqué renforce la relation unique entre Embiid et les fans des 76ers. Ils voient en lui non seulement une star, mais aussi un survivant, un joueur capable de surmonter les pires obstacles pour devenir l’un des meilleurs pivots du monde.

Explosion en NBA et statut de superstar

Après ses débuts prometteurs en 2016-2017, Joel Embiid entre pleinement dans son ère de domination à partir de la saison 2017-2018. Libéré de la majorité des restrictions médicales, il peut désormais enchaîner les matchs et prouver sa valeur sur la durée. Cette saison marque un véritable tournant dans sa carrière :

  • 22.9 points, 11 rebonds, 1.8 contres de moyenne

  • Première sélection au NBA All-Star Game

  • Inclusion dans la All-NBA Second Team

  • Un rôle central dans la première qualification en playoffs des 76ers depuis 2012

Joel Embiid devient alors l’un des meilleurs pivots de la ligue, combinant la puissance d’un intérieur traditionnel à la mobilité et la technique d’un joueur moderne. Capable de jouer dos au panier, de tirer à trois points, de défendre l’arceau et de poser des écrans efficaces, il est à la fois un pilier offensif et défensif pour son équipe.

Duo avec Ben Simmons et ambitions grandissantes

Durant cette période, Embiid forme un duo prometteur avec Ben Simmons, autre jeune star des 76ers. Ensemble, ils permettent à la franchise de redevenir compétitive dans la Conférence Est. L’équipe enregistre plus de 50 victoires par saison en 2017-2018 et 2018-2019, avec des parcours notables en séries éliminatoires.

L’un des moments les plus marquants de cette période reste l’élimination cruelle en demi-finale de conférence 2019 contre les Toronto Raptors, sur un tir au buzzer de Kawhi Leonard. L’image d’un Joel Embiid en larmes à la fin du match restera gravée dans l’histoire de la NBA. Cet échec, bien que douloureux, devient un élément déclencheur dans sa progression mentale et physique.

Maturité, régularité et statut de franchise player

Entre 2019 et 2021, Embiid prend encore plus de poids dans l’effectif. Il améliore sa condition physique, diversifie ses mouvements offensifs et devient plus discipliné dans son jeu. Son leadership grandit, et il n’hésite plus à s’exprimer publiquement sur les objectifs de l’équipe : remporter un titre NBA.

Durant la saison 2020-2021, il atteint un niveau MVP :

  • 28.5 points, 10.6 rebonds, 2.8 passes, 1.4 contres

  • 51.3 % au tir, 37.7 % à trois points, 85.9 % aux lancers francs

  • Finaliste pour le trophée de Meilleur Joueur de la Saison (MVP), derrière Nikola Jokić

Malheureusement, une blessure au genou en fin de saison l’empêche de maintenir sa cadence dans les playoffs. Les 76ers s’inclinent contre les Hawks d’Atlanta en demi-finale, malgré les efforts héroïques d’Embiid, jouant blessé.

Une star à part entière dans la ligue

Dès 2020, il est considéré comme :

  • Le meilleur pivot traditionnel de la NBA aux côtés de Jokić

  • Un joueur complet, dominant des deux côtés du terrain

  • L’un des cinq meilleurs joueurs de la ligue

Sa personnalité charismatique, son sens du spectacle et ses performances en constante amélioration font de lui l’un des visages de la NBA moderne.


Bilan de sa montée en puissance

De joueur blessé à potentiel incertain, Joel Embiid s’est transformé en superstar incontestée. Sa trajectoire est marquée par le travail, l’évolution technique et une volonté farouche de prouver sa valeur. Entre 2017 et 2021, il s’impose comme le leader incontestable des Philadelphia 76ers, tout en devenant l’un des joueurs les plus respectés et redoutés dans toute la NBA.

Saison 2022-2023 : Joel Embiid MVP de la NBA

La saison 2022-2023 marque un tournant historique dans la carrière de Joel Embiid. Après plusieurs années passées dans l’ombre des autres grands de la ligue, notamment Nikola Jokić, double MVP en titre, et Giannis Antetokounmpo, Embiid parvient enfin à s’imposer comme le joueur le plus dominant de la NBA. Son objectif est clair : remporter le titre de MVP et mener les Philadelphia 76ers au sommet de la Conférence Est.

Dès les premières semaines de la saison, Embiid affiche une régularité exceptionnelle. Il enchaîne les performances de haut niveau, parfois spectaculaires, avec une capacité à porter son équipe soir après soir.

Statistiques individuelles remarquables

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Joel Embiid termine la saison régulière avec des statistiques tout simplement monstrueuses :

  • 33.1 points par match (meilleur marqueur de la NBA pour la deuxième année consécutive)

  • 10.2 rebonds

  • 4.2 passes

  • 1.7 contres

  • 54.8 % de réussite au tir, avec un volume élevé de tirs à mi-distance et au poste bas

Non seulement il domine au niveau des points, mais il le fait avec une efficacité redoutable et une présence défensive toujours aussi imposante. Embiid devient le premier pivot depuis Shaquille O’Neal à être meilleur scoreur sur deux saisons consécutives.

Ses performances ne sont pas gonflées par des matchs faciles ou face à des adversaires faibles. Embiid brille contre les meilleures équipes, et notamment lors de confrontations directes avec ses concurrents au trophée de MVP. Il inscrit notamment :

  • 59 points, 11 rebonds, 8 passes, 7 contres face au Jazz (l’un des plus grands matchs de la saison)

  • 47 points contre Denver dans un duel face à Nikola Jokić

  • Plusieurs matchs à plus de 40 points, souvent décisifs dans les victoires des 76ers

Leadership et impact collectif

Au-delà de ses statistiques, Joel Embiid exerce une influence totale sur le jeu de son équipe. Il est le pilier défensif, l’option offensive numéro un, et l’âme compétitive de la franchise. Sous sa conduite, les Philadelphia 76ers réalisent une saison très solide :

  • 54 victoires (3e meilleur bilan de la Conférence Est)

  • L’une des meilleures attaques de la ligue

  • Une des équipes les plus efficaces dans les fins de match

Son entente avec James Harden, devenu son principal partenaire à la mène, est également l’un des atouts majeurs de l’équipe. Harden accepte un rôle plus secondaire pour mettre en valeur Embiid, qui en retour élève le niveau collectif par sa présence sur le terrain.

La consécration : MVP 2023

Le 2 mai 2023, Joel Embiid est officiellement nommé MVP de la saison NBA 2022-2023. Il devance Nikola Jokić et Giannis Antetokounmpo, ses rivaux de longue date, dans une course très serrée mais marquée par la montée en puissance continue d’Embiid au fil des mois.

Cette récompense est une consécration personnelle, mais aussi une reconnaissance de son parcours atypique : né au Cameroun, arrivé tard dans le monde du basketball, blessé à répétition en début de carrière, il atteint enfin les sommets.

Il devient :

  • Le premier pivot africain à remporter le MVP

  • Le premier joueur des 76ers sacré MVP depuis Allen Iverson en 2001

  • Un symbole de résilience et de patience, incarnant à lui seul la réussite du “Process”

Des playoffs mitigés mais courageux

Malgré cette saison remarquable, la campagne de playoffs 2023 reste marquée par une nouvelle déception collective. Les 76ers passent le premier tour mais s’inclinent en demi-finale de conférence contre les Celtics de Boston, après avoir mené la série 3-2.

Joel Embiid, diminué physiquement en raison d’une blessure au genou, ne parvient pas à maintenir son niveau MVP dans les derniers matchs. Il termine néanmoins les séries avec des performances respectables, mais la frustration de ne pas franchir le cap des finales de conférence demeure.


Bilan de la saison MVP d’Embiid

La saison 2022-2023 restera dans l’histoire comme le point culminant de la carrière de Joel Embiid jusqu’à présent. Il est parvenu à :

  • Élever son niveau individuel à un niveau historique

  • Imposer son leadership dans une franchise ambitieuse

  • Gagner la reconnaissance du monde entier avec le trophée de MVP

Malgré une élimination précoce en playoffs, cette saison confirme qu’Embiid est l’un des visages majeurs de la NBA moderne.

Style de jeu : un pivot moderne et dominant

Joel Embiid est l’incarnation parfaite du pivot moderne en NBA. À 2,13 m pour plus de 125 kg, il possède toutes les caractéristiques physiques d’un intérieur traditionnel : envergure, force brute, présence au rebond. Pourtant, ce qui le distingue réellement, c’est sa mobilité exceptionnelle, sa technique offensive variée, et sa capacité à s’adapter à toutes les situations de jeu.

Contrairement aux pivots classiques des décennies passées, Embiid ne se limite pas au jeu dos au panier ou à la raquette. Il est capable de s’éloigner du cercle, de créer son propre tir à mi-distance, voire de tenter des tirs à trois points avec efficacité. Ce registre élargi fait de lui une menace permanente pour les défenses adverses.

Jeu au poste bas : un héritier d’Olajuwon

L’une des grandes forces d’Embiid réside dans son jeu au poste bas. Inspiré par Hakeem Olajuwon, légende nigériane de la NBA, il développe très tôt un footwork raffiné, composé de spins, fakes, feintes et fadeaways. Il maîtrise à la perfection les mouvements de pivot : drop step, hook shot, up-and-under.

Sa capacité à lire la défense et à réagir en temps réel lui permet de dominer en un contre un, mais aussi de s’adapter rapidement aux prises à deux. Grâce à sa vision du jeu et à sa qualité de passe en sortie de pression, il punit les défenses trop agressives.

Tir à mi-distance et efficacité

Ce qui rend Embiid encore plus dangereux, c’est sa capacité à marquer loin du panier. Il excelle dans les tirs à mi-distance, souvent après un dribble ou en pick-and-pop. Sa mécanique de tir est fluide, précise et rapide pour un joueur de sa taille. Lors de ses meilleures saisons, il affiche des taux de réussite supérieurs à 50 % dans ces zones intermédiaires.

Cette faculté à jouer en dehors de la peinture étire les défenses, oblige les adversaires à sortir sur lui, ce qui libère des espaces pour ses coéquipiers. Il est aussi redoutable dans les tirs à trois points, bien qu’il en abuse rarement. Il utilise cette arme avec discernement, souvent dans les moments cruciaux.

Un roi de la ligne des lancers francs

Autre aspect rarement vu chez un pivot : Embiid est l’un des meilleurs tireurs de lancers francs parmi les intérieurs de l’histoire. Il obtient un nombre colossal de fautes par match grâce à sa technique, sa patience et sa capacité à forcer les défenseurs à commettre l’erreur. Avec un taux de réussite souvent supérieur à 85 %, il convertit presque automatiquement ses passages sur la ligne.

Ce point est stratégique : il fatigue les adversaires, provoque des fautes rapides et assure un haut rendement offensif même lorsque les tirs ne tombent pas.

Un défenseur d’élite

Sur le plan défensif, Joel Embiid est tout aussi dominant. Grâce à son envergure, sa lecture du jeu et sa rapidité latérale, il est capable de :

  • Protéger le cercle avec autorité (nombreux contres par match)

  • Changer les tirs adverses sans même intervenir physiquement

  • Sortir sur les pick-and-rolls et gêner les meneurs par sa mobilité

  • Communiquer efficacement avec ses coéquipiers pour coordonner la défense collective

Sa simple présence dissuade les pénétrations dans la raquette. Il a plusieurs fois terminé dans les meilleures équipes défensives NBA, et figure régulièrement parmi les candidats au titre de Défenseur de l’année.

QI basket et leadership sur le terrain

Joel Embiid ne se contente pas de ses qualités physiques : il possède un QI basket très élevé. Il lit les défenses, anticipe les schémas offensifs, ajuste son positionnement, et prend de meilleures décisions chaque saison. Son intelligence de jeu se reflète aussi dans sa manière d’impliquer ses coéquipiers et de s’adapter à leurs styles.

En tant que leader des 76ers, il sait quand ralentir le jeu, quand accélérer, et surtout comment maintenir la pression sur l’adversaire. Il a aussi gagné en maturité : moins de fautes inutiles, plus de concentration dans les moments importants.


Comparaison avec d’autres grands pivots

Pour illustrer son style hybride, on peut comparer Embiid à :

  • Hakeem Olajuwon pour son jeu de pieds et son jeu au poste bas

  • Shaquille O’Neal pour sa puissance physique

  • Dirk Nowitzki pour sa capacité à tirer de loin avec fluidité

  • Nikola Jokić pour son intelligence offensive, bien qu’Embiid soit plus puissant et défensif

Cette combinaison de qualités fait de lui un joueur unique, difficile à contrer et presque impossible à remplacer.


Bilan : un prototype du pivot du futur

Joel Embiid représente l’évolution parfaite du poste 5 en NBA. Il allie :

  • Force brute et technique

  • Jeu intérieur classique et tir extérieur moderne

  • Présence défensive et efficacité offensive

  • Leadership et intelligence

Il redéfinit ce qu’un pivot peut faire sur un terrain de basket, et inspire une nouvelle génération de jeunes intérieurs à développer un jeu complet et polyvalent.

Nationalité et carrière internationale

Joel Embiid est né le 16 mars 1994 à Yaoundé, capitale du Cameroun, pays d’Afrique centrale. Il grandit dans une famille camerounaise traditionnelle, loin des projecteurs et des terrains NBA. Malgré son départ aux États-Unis à l’adolescence pour poursuivre sa carrière de basketteur, Embiid a toujours affirmé son attachement profond à ses racines africaines.

Il n’a jamais renié son héritage camerounais. Au contraire, il en a fait une partie centrale de son identité publique, évoquant régulièrement son enfance au Cameroun, ses débuts tardifs dans le basketball, et son admiration pour des figures africaines comme Hakeem Olajuwon ou Luc Mbah a Moute, son mentor.

Mais au fil des années et des demandes de naturalisation, la question de quelle sélection nationale représenter devient de plus en plus complexe.


Un joueur éligible pour trois pays

Jusqu’à récemment, Embiid n’avait jamais représenté de pays dans une compétition internationale FIBA. Cela lui laissait la possibilité de choisir entre plusieurs nationalités. En effet, en raison de son parcours et des lois de nationalisation, Joel Embiid se retrouvait éligible pour trois sélections nationales :

  1. Le Cameroun – pays de naissance

  2. La France – naturalisation obtenue en juillet 2022

  3. Les États-Unis – naturalisation obtenue en septembre 2022, après plusieurs années de résidence

Chaque pays nourrissait de grandes attentes, espérant convaincre le pivot d’élite de défendre ses couleurs sur la scène internationale.


La France : une opportunité stratégique

La fédération française de basketball exprime son intérêt pour Embiid dès 2021. Son profil correspond parfaitement aux ambitions des Bleus, notamment en vue des Jeux Olympiques de Paris 2024. La France, déjà finaliste aux JO de Tokyo, cherche à constituer une équipe encore plus compétitive.

En juillet 2022, la nationalité française lui est officiellement attribuée. Embiid devient donc sélectionnable pour l’Équipe de France. Ce choix est vu à l’époque comme un renfort stratégique majeur. Le président de la FFBB et plusieurs coéquipiers français, dont Rudy Gobert et Evan Fournier, se montrent enthousiastes.


Les États-Unis entrent en jeu

Mais en parallèle, Embiid obtient également la citoyenneté américaine quelques mois plus tard, en septembre 2022. Ce développement change la donne : Team USA, en quête de renouvellement, entre dans la course. Le sélectionneur américain Steve Kerr affirme publiquement son intérêt pour Joel Embiid, qui représenterait un renfort colossal à l’intérieur.

Le dilemme est alors total : rester fidèle à ses racines camerounaises, représenter la France en pays d’accueil, ou bien jouer pour les États-Unis, la plus grande nation du basketball mondial.


Une décision lourde de sens : les États-Unis

Après plusieurs mois de silence et de réflexion, Joel Embiid annonce en octobre 2023 sa décision officielle : il choisit de représenter les États-Unis pour les compétitions internationales à venir, notamment les Jeux Olympiques de Paris 2024.

Cette décision suscite des réactions contrastées :

  • Déception du côté camerounais, où l’on espérait voir un joueur local élever la sélection nationale au plus haut niveau.

  • Frustration en France, après tous les efforts fournis pour l’intégrer, et le temps consacré à son dossier.

  • Joie et fierté aux États-Unis, qui s’assurent les services de l’un des meilleurs pivots de la planète.

Joel Embiid justifie ce choix par des raisons personnelles et familiales, affirmant vouloir offrir à son fils né aux États-Unis une référence patriotique directe. Il explique également que le programme de Team USA lui paraît le plus structuré pour atteindre ses objectifs olympiques et mondiaux.


L’impact de son choix sur la scène internationale

Avec Embiid dans ses rangs, Team USA renforce considérablement sa raquette. Il est prévu qu’il forme un trio intérieur d’exception avec Bam Adebayo et Anthony Davis pour les Jeux de 2024.

Son intégration au sein de la sélection américaine montre également une tendance croissante à la mondialisation du basketball, où des talents formés en Afrique ou en Europe finissent par intégrer des programmes sportifs nord-américains.

Même s’il ne représente pas le Cameroun, Embiid reste un ambassadeur majeur du basketball africain. Il participe à plusieurs initiatives pour développer le sport sur le continent, notamment à travers la NBA Academy Africa et divers projets éducatifs au Cameroun.


Bilan : une trajectoire internationale unique

La carrière internationale de Joel Embiid est encore jeune, mais déjà marquée par des choix forts. Son passage d’un statut de joueur non-sélectionné à celui de leader annoncé de Team USA pour les JO est exceptionnel. Si certains regrettent qu’il n’ait pas choisi le Cameroun ou la France, son choix reflète une réflexion stratégique et personnelle complexe.

Il incarne un nouveau type d’athlète : polyglotte, multiculturel, international, et pleinement conscient de sa portée symbolique sur la scène mondiale.

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